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KAHISARS 

Les Kahisars

La dysplasie rénale 

Le terme de dysplasie vient du grec « dys » qui signifie mauvais fonctionnement ou anomalie et de « plasie » qui signifie « formation ». Une dysplasie induit donc une malformation d’un organe ou d’une structure (hanche, coude, rein...) Dans le cas d’une dysplasie rénale, il s’agira donc d’une anomalie ou d’une malformation du rein qui engendrera selon le degré d’atteinte une insuffisance fonctionnelle du rein et et par conséquent une insuffisance rénale à terme.  Attention, toutefois, une insuffisance rénale n’est pas obligatoirement liée à une dysplasie rénale. L’insuffisance rénale peut être la conséquence d’une maladie infectieuse (Piroplasmose, Leishmaniose, Leptospirose, piqûre de phlébotomes…) ou d’une intoxication (antigel, alcool, chocolat…)

Cependant, en cas d’insuffisance rénale chez un jeune chien (âgé de six mois à deux ans), sans cause primitive et identifiée, une dysplasie rénale sera alors soupçonnée. Ce diagnostic ne pourra être confirmé que par une biopsie du rein qui mettra alors en évidence la présence de tissus restés au stade fœtal (glomérules fœtaux). Il s’agit alors d’une malformation congénitale (maladie présente à la naissance liée à un défaut de développement in utero. Elle peut être héréditaire (c’est-à-dire génétiquement transmise par les parents à leur descendance) ou non. En effet, il peut s’agir d’une mutation d’un gène ou d’une anomalie isolée, la malformation n’est tant pas toujours liée à un gène défectueux.

Le rein dysplasique chez le chien

Si le Colley ne fait pas partie des races prédisposées à la dysplasie rénale, la race n’en est malheureusement pas exempte. Et même si le mécanisme exact d’apparition n’est pas encore totalement compris par le monde de scientifique, il est de bon ton si plusieurs jeunes d’une même lignée ont été atteints de soupçonner une composante génétique héréditaire. Toutefois, à la différence d’autres maladies bien connues des éleveurs et des vétérinaires où les deux parents doivent être porteurs d’au minimum un gène muté (on parle alors d’un gène autosomal récessif), dans la dysplasie rénale canine, certains articles évoquent un gène autosomal incomplet, ce qui signifie qu’un chien hétérozygote pourrait développer une malformation… (Un seul parent, dit porteur sain pourrait transmettre la maladie).

Quand la génétique s’en mêle

Le point de vue scientifique

D’après un article écrit pour le magazine « Le point Veterinaire » en 2016 par le docteur Mathieu Fauchet, il était soulevé par des chercheurs outre atlantique l’hypothèse d’une variation d’une séquence d’ADN du gène COX–2 chez les chiens atteints de dysplasie rénale. Contacté à ce sujet huit ans plus tard (septembre 2024) le docteur Fauchet nous explique qu’il n’y a pas de nouvelles données et que le test n’a été effectué que sur très peu de chiens sur le terrain. Si la mutation identifiée semblerait associée au développement d’une dysplasie rénale, d’autres mutations pourraient être aussi responsables de cette maladie, bien qu’inconnues à ce jour.  Interrogée à ce propos, le Professeur Abitbol, Professeur en génétique du campus Veterinaire de Lyon, nous a également partagé une réponse, on ne peut plus claire, qui confirme qu’aucun teste fiable n’est à la disposition des éleveurs à ce jour.

Comment lutter ?

Il paraît donc évident qu’à ce jour aucun éleveur ne peut certifier que pas un de ses chiots ne soit porteur de cette terrible maladie puisqu’il n’existe pas de test génétique sûr.  Seul le recul sur nos portées et le contact que nous pouvons garder avec nos propriétaires (si important à nos yeux d’éleveurs, et pas que pour des raisons de santé !!) peut nous guider dans la sélection de nos reproducteurs afin de garantir la meilleure santé possible à nos bébés. Si votre chien, quelque soit sa race, est atteint de dysplasie rénale juvénile et que vous souhaitez en savoir davantage sur l’insuffisance rénale qu’elle induit, ses conséquences, son développement, sa progression et ce que l’on peut mettre en place pour aider son compagnon n’hésitez pas à consulter notre article ici.

Le plus pour les éleveurs

Certains laboratoires, tels que DOGen au Canada ou Slovgen en Slovénie, proposent de tester ce fameux gène COX–2 en précisant bien qu’il s’agit d’un test multiraces. Or, un test génétique n’est souvent valable que pour une race précise puisque de nombreuses maladies héréditaires canines sont spécifiques à une race donnée. Les mutations identifiés ne peuvent donc se transposer à une autre race, même très proche. (Source S.C.C).  Par ailleurs, le laboratoire français Antagène, contacté à ce sujet, a répondu de façon très explicite que si un test proposé dans un laboratoire étranger ne l’était pas chez eux, c’est que soit « il n’y avait pas de mutations retrouvées d’un point de vue scientifique » soit « il n’y avait pas assez de recul pour juger de la pertinence à proposer ce test (trop de faux positifs ou de faux négatifs) ».  Ce laboratoire pratique aujourd’hui un test nommé « néphropathie familiale » qui n’est pas proposé pour la race du Colley. Ce test se porte sur le gène COL4A4 et n’a donc absolument rien à voir avec le test proposé par les laboratoires DOGen ou Slovgen.