Les 

KAHISARS 

Les Kahisars

L'insuffisance rénale Chronique 

L’insuffisance rénale est une maladie grave relativement fréquente chez le chien âgé (à partir de sept ans), qui se manifeste par une défaillance des reins.
Il existe deux types d’insuffisance rénale :
– L’insuffisance rénale aiguë : elle se définit par une maladie de courte durée qui, prise en charge rapidement par un vétérinaire, évolue normalement vers une guérison.
Elle est souvent la résultante d’une intoxication, d’une maladie infectieuse, d’une déshydratation sévère, ou d’une infection comme la Leishmaniose, la Pyroplasmose ou la Leptospirose.
– L’insuffisance rénale chronique : il s’agit ici d’une maladie dégénérative du rein pour laquelle il n’existe malheureusement aucun traitement curatif. Ses symptômes sont généralement discrets et ne permettent que rarement un diagnostic précoce. Dans la majorité des cas, les reins seront atteints à plus de 65 % lors de la prise en charge par un vétérinaire.
Elle peut provenir d’une infection bactérienne, d’une intoxication, de calculs rénaux, de malformations congénitales (Dyplasie Rénale Juvénile), de tumeurs rénales, de maladies auto-immune (lupus), d’accidents ischémiques (circulation bloquée suite à la formation d’un caillot sanguin) et parfois elle reste inconnue. Une insuffisance rénale aiguë antérieure peut aussi laisser des séquelles et se transformer en insuffisance rénale chronique.

Le rôle premier du rein consiste à éliminer les déchets de l’organisme en filtrant le sang puis à les transformer sous forme d’urine pour les évacuer. Afin de filtrer le sang de façon continue, les reins ont besoin d’une pression constante qu’ils régulent eux-mêmes par le biais d’une hormone, l’aldostérone.
Les reins équilibrent donc ainsi le niveau d’eau présent dans l’organisme tout en en régulant la teneur en ions (calcium, sodium, potassium) et en transformant la vitamine D en sa forme active.

  Qu’est-ce que le corps évacue par le biais des reins ?

– L’acide urique : il est principalement produit par le foie lors de la dégradation des purines, qui proviennent elle-même de la dégradation de cellules mortes et de la digestion de certains aliments,
– L’urée : elle provient de la dégradation des protéines,
- La créatinine : elle provient de la dégradation des cellules musculaires,
– Les résidus de médicaments (y compris les colliers et les produits antiparasitaires dont les composants chimiques passent par le sang), les toxines et les poisons (antigel, pépins de raisin, plantes toxiques… ).
– Des aliments en excès non assimilés par l’organisme.
– Des substances absentes si le chien est sain (glucose, globules rouges, bactéries).

La fonction du Rein dans l’organisme

Les symptômes

Au tout début, l’organisme met en place un système de compensation. Le chien boit plus que la normale pour éliminer les toxines. Il urine donc davantage mais les urines sont très claires, les reins perdant de leur efficacité peu à peu.
Au fil du temps, ce mécanisme ne suffit plus et d’autres symptômes apparaissent.
– Perte d’appétit et de poids puis fonte musculaire,
– Vomissement et/ou diarrhée,
– Pelage sec et terne,
– Peau sèche qui squame,
– Mauvaise haleine,
– Fatigue et léthargie.
Dans certains cas, des symptômes neurologiques (ataxie, somnolence, convulsion… ) peuvent se manifester.
Au dernier stade de la maladie, on détecte généralement une hyperkaliémie (taux de potassium trop élevé dans le sang) une hypertension (surcharge en sel et en eau) ainsi qu’une anémie.

Le système rénal

Lors de l’insuffisance rénale chronique, il y a une détérioration progressive des reins qui assurent de moins en moins leur fonction provoquant un empoisonnement progressif du chien puisque les déchets ne sont plus évacués dans leur totalité.
À l’apparition des symptômes, les reins ne sont souvent plus fonctionnels qu’à 25-30 % et les dégâts sont malheureusement irréversibles.
Il va s’en dire que plus le diagnostic est posé précocement, meilleur sera le pronostic vital…

Le diagnostic

Après un examen clinique approfondi et des examens complémentaires (prise de sang, analyse d’urines, échographie…) le vétérinaire pourra poser le diagnostic mais c’est surtout le taux de créatine qui lui permettra d’évaluer la gravité de la maladie. Plus la valeur de la créatininémie sera élevée, plus le stade sera avancé. Si au stade précoce le praticien cherche avant tout la cause de l’insuffisance rénale pour tenter de la traiter, plus la maladie aura évolué, plus la prise en charge visera principalement à ralentir son évolution et à traiter les symptômes.

Les stades de l'insuffisance rénale chronique

Les traitements

Dans certains cas, et en première intention, la prise en charge peut nécessiter une hospitalisation et la pose d’une perfusion afin de prévenir la déshydratation et de faciliter l’élimination des déchets accumulés dans le sang.  Selon le cas, il sera prescrit un traitement de fond ayant pour but de protéger la fonction rénale. Mais c’est surtout une alimentation diététique qui constituera la mesure la plus importante et c’est elle qui permettra de limiter l’évolution de la maladie et de diminuer l’apparition des crises urémiques (élévation du taux d’urée). Les symptômes de l’insuffisance rénale chronique peuvent varier d’un chien à l’autre et il est important que la prise en charge soit adaptée et personnalisée à chaque animal. L’activité physique, bien que modérée, doit aussi être encouragée. Elle favorisera la circulation sanguine qui contribuera au bon fonctionnement des reins. 

Une alimentation salvatrice

Si l’insuffisance rénale chronique est une maladie irréversible, le confort et la durée de vie du chien peuvent-être considérablement améliorés avec l’adaptation de son alimentation. Son régime alimentaire devra donc répondre à deux impératifs : diminuer au maximum la charge de travail des reins et maintenir son poids ainsi que sa masse musculaire .

- L’hydratation : il va de soit qu’elle est primordiale. Le chien doit toujours avoir de l’eau fraîche à disposition, que ce soit à la maison ou en sortie. N’hésitez pas non plus à lui proposer de l’eau lors des voyages en voiture.
- L’alimentation : il est essentiel de maintenir un apport en protéines animales de qualité afin de prévenir la fonte musculaire et il sera important de limiter voire supprimer l’apport d’aliments secs de type croquettes.




Merci mère, nature !!

Plus les apports nutritionnels seront d’origine naturelle, et moins ils seront chargés de produits issus de l’industrie, plus vous préserverez les reins de votre chien.  Dans cette approche, un vétérinaire à visée plus holistique qu’allopathique et dûment formé en ce sens, pourrait vous aider et vous guider dans le choix d’une alimentation adaptée et de compléments alimentaires judicieusement sélectionnés. 
Acides gras Oméga 3 : permettent d’améliorer la fonction rénale et le débit sanguin rénal (huile de saumon ; attention, il s’agit d’un poisson « bleu » et donc relativement chargé en phosphore. Elle n’est à donner qu’en petites quantités). Les huiles de table ne sont pas forcément souhaitables,
Graines d’orties et de pissenlits : visée diurétique,
Graines de sésame : elles sont chargées en vitamines et minéraux. Elle luttent contre l’anémie, les carrences férriques et apporte de la vitamine B9.
Les prébiotiques : des bactéries peuvent produire des toxines qui traversent la paroi intestinale et qui endommagent les reins. Certaines recherches suggèrent que la prise de prébiotiques pourrait rééquilibrer les bonnes bactéries dans l’intestin, améliorant ainsi la fonctionnalité rénale. Par ailleurs ils provoquent un phénomène de captation de l’urée et de l’ammonium dans le gros intestin permettant une baisse de l’urée sanguine.
Les fruits : ils sont généralement chargés en eau et contiennent de multiples vitamines et minéraux. Ils aident alors à detoxifier et à préserver les reins,
La panse verte (rumen) : sa teneur en humidité est élevée et son taux de phosphore est bas, présentant ainsi un ratio calcium/phosphore idéal. Elle est par ailleurs très appétante malgré une odeur assez nauséabonde pour l’humain et peut motiver le chien à manger,
–  Les E.P.S (Extrait de Plantes Standardisées)   
    * Orthosiphon : stimule le drainage rénal et favorise l’élimination des calculs rénaux   
   * Pissenlits  : aide à éliminer les toxines et les déchets de l’organisme en soulageant la charge de travail des reins. Il ne s’agit là que d’une sélection non exhaustive et un professionnel de la naturopathie vous conseillera sans doute d’autres alternatives. 

L’anorexie : rendre appétant pour motiver à manger…

C’est un souci courant auquel devront faire face les propriétaires de chiens souffrant d’insuffisance rénale chronique.
Chez le Colley, gourmet et peu gourmand par nature, il apparaît souvent une exacerbation de l’anorexie, même au stade les plus précoces de la maladie. 
Si le fait de proposer une alimentation naturelle arrive à motiver les troupes, certains, plus récalcitrants que d’autres, continuent de refuser. Certains produits disponibles en e-boutique peuvent parfois grandement aider. N’hésitez toutefois pas à entrer en communication avec le responsable des ventes du site pour bien s’assurer que le produit vendu entre bien dans le cadre d’une insuffisance rénale chronique. 
Sur le site de vente en ligne des croquettes Bab’in, vous pourrez retrouver des « moulins ». Au goût « canard–carottes » ; « poulet–tomates » ou « truite–algues », ils ont réussi à conquérir certains de nos colleys récalcitrants. Contacté, le vétérinaire sanitaire de la marque a confirmé que ces produits convenaient parfaitement en cas d’insuffisance rénale chronique. 
La crème de foie de porc de la marque Arden Grange proposée par le site « Chiens et Chats Naturellement » a visiblement séduit bon nombre de clients, si l’on en croit les avis partagés. Alice, la responsable du service client, nous a également proposé le « Complexe Rénal » de la marque « Proflex » mais déconseille en revanche le «Nutri+ » d’Anibio qui contient du phosphore. N’hésitez pas à la contacter, le site regorge de produits naturels et elle saura vous guider dans vos recherches.

En conclusion

Si l’insuffisance rénale est une maladie qui détruit les reins et que son avancée reste inévitable, il existe néanmoins des solutions afin de grandement améliorer la qualité et la durée de vie de son chien à condition d’avoir un suivi médical adapté et une hygiène de vie en adéquation. La gestion d’une insuffisance rénale chronique nécessite donc une approche personnalisée et encadrée par des professionnels. Il est impératif de toujours garder à l’esprit que le mieux peut devenir l’ennemi du bien et qu’il serait dommage de porter préjudice à la santé, de son animal, en pensant bien faire…

Toutefois, si l’apport de protéines animales est crucial, il doit être adapté au cas par cas, le phosphore restant l’ennemi numéro un de l’insuffisance rénale chronique. Il sera aussi important de supprimer tout ce qui pourrait apporter un supplément en sel dans l’alimentation (bouillon, Viandox…). Le fractionnement des repas peut aussi aider à une meilleure prise alimentaire quotidienne.
Afin d’assurer au mieux une ration équilibrée et correspondant aux spécificités de la pathologie, nous ne serions que trop vous recommander l’encadrement par un diététicien qui sera en mesure de réadapter les quantités aussi souvent que nécessaire et de vous proposer une approche personnalisée. Si vous avez déjà pensé à nourrir votre animal au cru mais que vous n’avez pas encore sauté le pas, sans doute est-il temps de passer le cap… Et dans l’hypothèse où ce serait déjà fait, pensez à bien rééquilibrer les rations !
Le site Tribu Carnivore donne de précieuses informations pour apprendre à gérer l’alimentation dans le cadre d’une insuffisance rénale chronique.  Toujours dans l’idée de soulager un maximum le travail des reins, il est souhaitable de limiter autant que possible les médicaments, les antibiotiques et les vaccins. Les antiparasitaires, qu’ils soient en collier ou à avaler, doivent être proscrits au profit de solutions naturelles.

Les différentes sources de protéines et leur teneur en phosphore

Retrouvez ici notre article sur la Dyplasie Rénale Juvénile, 

une malformation congénitale qui induit l'insuffisance rénale chronique.